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Malgré l’absence de documents écrits antérieurs au XIVe siècle, il ne fait aucun doute que le village d’Illier s’est regroupé à la fin du haut Moyen Âge ou au tout début du Moyen Âge central car sa structure est comparable aux autres villages de montagne de cette époque et parce qu’il est doté d’une église dédiée à un saint en mode au cours du haut Moyen Âge (Orens).

Son toponyme est d’ailleurs constitué d’un nom d’homme utilisé au haut Moyen Âge que l’on connait sous forme germanique (Illari) ou latine (Illus).

Le village est bâti en limite des terroirs agricoles (sur terrasses) et pastoraux comme nombre d’autres habitats de la haute vallée du Vicdessos, par exemple Lapège, Orus ou Lourdenac (disparu).

Dans l’église d’Illier est conservée une très belle statue en bois, représentant une vierge à l’enfant dans un style roman et datant du XIIe siècle.

Dès le XIVe siècle, la communauté d’illier participe au nouveau consulat de Vicdessos et certains de ses membres sont nommés dans les actes. Elle précise alors ses limites territoriales, parfois en conflits avec d’autres, notamment Lapège ou Siguer.

Au cœur de la grande crise du XIVe siècle, Illier est un tout petit village, doté de 12 foyers fiscaux seulement. Ils dépendent de seigneurs, Corbayran de Foix, Guillaume d’Arnave et le Gailhard de Saint-Martin. Ce sont les seigneurs présents dans d’autres habitats autour de Vicdessos et ils tiennent leurs fiefs des comtes de Foix. Le village s’étoffa ensuite peu à peu, plus rapidement au XVIIIe siècle, et jusqu’à l’exode rurale qui débuta dans le second tiers du XIXe siècle.

Le village de Laramade est probablement une création plus tardive et resta toujours moins important : à la fin du Moyen Âge n’est mentionné que le pont qui sert de limite à la communauté de Vicdessos et au mieux existe-t-il probablement quelques maisons car un habitant du lieu travaille le fer en Montagne Noire. Avec le gonflement des relations économiques, ce village s’étoffa après le Moyen Âge et une forge y fut bâtie au XVIIIe siècle pour traiter le minerai du Rancié.

Le toponyme du village est d’ailleurs de formation plus récente que celui d’Illier, puisqu’il s’agit d’un terme occitan qui qualifie le troupeau de mouton : on est bien sur le lieu de passage des transhumances auparavant biannuelles.

Alors qu’au début du XIXe siècle, les deux villages comptent plus de 600 habitants, on n’en dénombre plus que 300 en 1900 et une vingtaine à la fin du XXe siècle.

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